Dans le cadre du projet Life Biodiv'France et grâce au financement de l’Europe et du Ministère de la Transition écologique, huit parcs nationaux de France s’engagent toujours plus, depuis 2024, dans la connaissance des impacts de la pollution lumineuse et la préservation de l’univers de nuit au travers du programme inter parcs pollution lumineuse.
Le programme inter parcs nationaux pollution lumineuse est intégré dans le projet Life Biodiv’France piloté par l’OFB et qui rassemble un consortium de 30 partenaires.
Doté d’un budget total de 50 millions d’euros pour la période 2024-2032, le projet Life Biodiv’France a pour objectif de soutenir la mise en œuvre de la Stratégie Nationale pour la Biodiversité 2030, en instaurant un dialogue entre toutes les parties prenantes, en apportant une expertise en ingénierie et en optimisant la coordination des financements européens, nationaux et régionaux dédiés à la biodiversité.
Programme inter parcs pollution lumineuse : l’engagement des parcs nationaux
Mené à l’échelle d’un collectif de 8 parcs nationaux français piloté par le Parc national des Pyrénées, le programme vise à renforcer les connaissances sur la pollution lumineuse et son impact sur la biodiversité, d’identifier les bonnes pratiques en matière d’éclairage, de proposer des outils d’aide à la décision et de tester des solutions innovantes et transférables.
Les axes de travail du programme inter parcs :
- axe 1 -Améliorer les connaissances
- améliorer la modélisation actuelle de la pollution lumineuse en intégrant des éléments non pris en compte (relief, végétation et diffusion dans les masses d’eau).
- affiner la caractérisation de la pollution lumineuse en prenant en compte la visibilité directe des sources lumineuses et en distinguant la part émise par le parc d’éclairage privé.
- axe 2 – Comprendre les impacts sur la biodiversité
- développer une méthodologie et des outils basés sur la bioacoustique afin de suivre simultanément la pollution lumineuse et différents groupes biologiques dans le but d’améliorer la quantification des impacts de la pollution lumineuse sur la biodiversité.
- élaborer un ou des indicateurs de l'impact de la pollution lumineuse sur la biodiversité réplicable dans le temps et l'espace permettant l’évaluation de la politique Trame noire.
- axe 3 – Favoriser la conversion des éclairages
- à partir des résultats obtenus dans les deux premiers axes, des stratégies de conversion seront élaborées notamment pour cibler la sphère privée. Pour aider les collectivités à hiérarchiser la rénovation de leurs parcs d’éclairage, un outil de diagnostic et d’aide à la décision sera créé, associé à un guide de préconisation.
- afin d’accompagner les conversions et modernisations d’éclairage couteuses, une mission de recherche de financements sera lancée.
- axe 4 - Partager les enseignements du programme
- afin de partager les résultats obtenus dans les précédents axes, une stratégie détaillant les modalités de transfert sera rédigée à destination de différents acteurs. Le transfert de ce travail se fera notamment avec les organes existants, comme les Centres de ressources OFB en particulier le Centre de ressource Trames verte et bleue.
- des outils de sensibilisation à destination des citoyens et des habitants seront réalisés.
Les grands rendez-vous à ne pas manquer :
Dans la continuité du 1er Congrès des RICE organisé par le Parc national des Pyrénées, 3 nouveaux Congrès seront respectivement portés par les parcs nationaux du Mercantour (2025), des Cévennes (2027) et des Pyrénées (2029).
Ce programme vise par ses actions et acquis à structurer un réseau de territoires pilotes, contribuant à faire de la France un leader dans la préservation du ciel étoilé et la lutte contre la pollution lumineuse.
Aujourd’hui, 80 % de la population mondiale vit sous un ciel pollué par la lumière artificielle. A ce stade le constat est sans appel : la pollution lumineuse est devenu un enjeu mondial.
La pollution lumineuse est responsable :
- d’une dégradation de l’accès au ciel étoilé : un tiers de la population mondiale ne peut plus voir la voie lactée,
- d’une perturbation de la biodiversité nocturne – sachant que les animaux nocturnes sont plus nombreux qu’on ne le pense (64 % des invertébrés et 28 % des vertébrés),
- d’une atteinte à la santé humaine (détérioration de la qualité du sommeil, obésité, développement de cancer…),
- d’une surconsommation énergique – l’éclairage représente 41 % des consommations d’électricité d’une collectivité.
